Le Togo subit, depuis plusieurs mois, les effets d’un déficit énergétique qui touche la sous-région africaine. Mais des mesures sont prises par le gouvernement pour juguler la crise.
Plusieurs pays en Afrique de l’ouest vivent, depuis quelques mois, au rythme des coupures d’électricité. C’est le cas du Togo, du Bénin, du Ghana, du Nigéria, du Niger, du Mali, du Burkina Faso, de la Guinée, etc. « La crise énergétique qui sévit depuis janvier 2024 dans notre région, principalement due au manque d’approvisionnement en gaz naturel, entraîne des délestages et perturbe nos économies », a indiqué la ministre de l’Energie, Mila Aziablé, début avril sur son compte Twitter.
« La demande en gaz naturel au Togo est de 35 000 MM BTU par jour, mais les fournitures sont insuffisantes, voire inexistantes par moments, ce qui se traduit par des coûts de production élevés et des coupures fréquentes », a aussi expliqué la ministre à l’issue d’une autre réunion du Comité des ministres du Gazoduc de l’Afrique de l’Ouest (GAO) à Lomé.
Cette crise énergétique est, en effet, le résultat de plusieurs événements techniques. Dont les réductions des importations d’électricité du Ghana dues à des maintenances majeures, et des diminutions de l’approvisionnement en gaz naturel en provenance du Nigeria à cause de travaux sur les infrastructures de production. En effet, Abuja a entrepris des travaux sur les infrastructures de transport de gaz qui ont aggravé le déficit, impactant la production nationale d’électricité. Dans ce contexte de pénurie, le Nigeria a temporairement privilégié ses besoins nationaux en gaz et électricité, réduisant les exportations vers le Togo.
Diversifier les sources d’approvisionnement et de combustibles
Ces événements, selon la ministre Mila Aziable qui était face à la presse le 25 mai 2024, ont entraîné une réduction significative de la production d’électricité et des capacités d’importation du Togo, conduisant à des délestages inévitables.
Mais les autorités togolaises multiplient les initiatives pour parer à la pénurie d’approvisionnement en gaz naturel. C’est ainsi que des mesures ont été prises pour une sortie de crise, notamment en associant les partenaires sociaux.
« Dans l’immédiat, plusieurs mesures sont actuellement mises en œuvre pour diversifier les sources de combustibles de nos centrales, accroître notre production d’électricité nationale, et optimiser notre consommation d’électricité. Nous tenons encore une fois à rassurer nos concitoyens que notre dévouement pour surmonter cette passe difficile est inébranlable. Nous sommes totalement mobilisés et faisons tout ce qui est en notre pouvoir pour résoudre rapidement et de manière durable cette crise énergétique », a lancé Mila Aziable le 25 mai 2024 face à la presse.
« Nous travaillons activement »
Ces mesures, a indiqué la ministre, visent à atténuer les effets immédiats de la crise tout en renforçant la souveraineté énergétique du Togo à long terme.
« Nous travaillons activement pour rétablir la fourniture de l’électricité dans les meilleurs délais. Nous sommes mobilisés à 200% et faisons tout ce qui est en notre pouvoir pour résoudre rapidement et de manière durable cette situation de déficit énergétique », a-t-elle fait savoir.
D’ailleurs, le 17 février dernier, les ministres de l’Énergie nigérien, tchadien, malien, burkinabè et togolais ont tenu une réunion a cours de laquelle il a été décidé de « raffermir davantage leur coopération », notamment en « matière de besoins énergétiques ».