Le Parlement de la CEDEAO a entamé, ce lundi 3 mars, sa première session extraordinaire de l’année à Lagos (Nigeria). Dans son discours d’ouverture, la présidente de l’instance, Hadja Mémounatou Ibrahima, n’a pas manqué de livrer son analyse sur le départ officiel du Burkina Faso, du Mali et du Niger de l’organisation le 29 janvier dernier.
Il s’agit, a-t-elle dit, d’une « question d’une importance capitale pour notre région et notre avenir commun ». « En dépit du fait que ce retrait pourrait ralentir le processus d’intégration communautaire, il est important que nous comprenions les causes profondes de cette décision », a dit la Togolaise.
« Le contexte politique et sécuritaire dans ces pays a radicalement évolué ces dernières années, avec des défis sécuritaires et des tensions internes qui ont conduit à un repositionnement stratégique de leurs gouvernements. L’instabilité et les enjeux liés à la lutte contre le terrorisme, la bonne gouvernance et la gestion des ressources nationales sont des facteurs essentiels dans cette dynamique », a déclaré Hadja Mémounatou Ibrahima.
Et d’ajouter : « nous devons également prendre en compte le fait que le retrait de ces trois États ne signifie pas un rejet des valeurs communes que nous partageons en tant qu’Afrique de l’Ouest. Ce retrait doit plutôt être l’occasion de renforcer notre capacité à dialoguer et à nous entendre, sans renoncer aux principes de solidarité et de coopération qui nous unissent ».
La président du Parlement de la CEDEAO a également salué la décision prise, le 15 décembre 2024, par la Conférence des chefs d’État et de gouvernement de la CEDEAO accordant une période de transition allant du 29 janvier au 29 juillet 2025 pour la sortie définitive des trois pays frères. « Nous espérons que cette période de transition permettra de continuer la médiation afin que ce départ ne fragilise pas les acquis de la Communauté. Je lance donc un appel solennel aux pays frères du Mali, du Niger et du Burkina Faso pour que nous continuons à chercher des voies de coopération bilatérales et multilatérales qui bénéficieront à nos populations ».
Créée en 1975, la CEDEAO célèbre, cette année, ses 50 ans d’existence.