A la suite des sénatoriales apaisées, le chef de l’Etat togolais Faure Gnassingbé a nommé, 20 sénateurs, comme prévu par la constitution pour compléter la liste des élus. Au lendemain de cette nomination, le premier sénat togolais a débuté sa session de droit. Un moment historique pour le pays qui aspire renforcer sa démocratie au travers des nouvelles institutions dont le sénat prévues par la nouvelle constitution promulguée le 06 mai 2024.
Le vendredi 14 mars 2024, les 61 sénateurs ont tenu la deuxième session du droit après celle du 06 mars. Cette deuxième séance a été consacrée à l’amendement du règlement intérieur et à la définition de la suite à donner aux travaux durant cette période de session de droit. En effet, les sénateurs, les premiers du pays, ont le poids de l’histoire sur leur épaule. Et ils en sont pleinement conscients.
« Nous écrivons une page importante de l’histoire du Togo. Notre pays ose, en effet, poser un jalon majeur dans sa grande quête d’une réponse institutionnelle adaptée à ses ambitions », avait déclaré, le 06 mars, Koudjolou Dogo, le doyen d’âge qui dirige la session de droit.
Une institution indispensable
L’institution vise à renforcer la gouvernance et à décentraliser davantage le pouvoir politique. Outre son rôle de chambre de réflexion et de proposition, cette institution servira de contrepoids à l’Assemblée nationale et contribuera à une meilleure régulation du fonctionnement des pouvoirs publics. « Il faut dire que la mise en place du Sénat est décisive pour plusieurs raisons. D’abord, conformément à la nouvelle constitution, faire les lois n’est pas la seule prérogative de l’Assemblée nationale. Désormais, l’Assemblée nationale ne pourra pas seule adopter une loi, il faut le concours du Sénat. La seconde raison, c’est que le Sénat participe aux côtés de l’Assemblée nationale ; les deux formant le parlement réunis en congrès, participent à la désignation de certaines hautes personnalités, notamment le président de la République, mais également à la désignation de certaines autorités, notamment les membres de la Cour constitutionnelle », a souligné Dr Mazamesso Wella, enseignant chercheur en droit public à l’Université de Lomé.
« Le Togo ouvre une nouvelle page institutionnelle. Nous avons conscience des débats qui ont entouré la création du Sénat. Il nous appartient désormais de prouver aux citoyens que cette institution a un rôle fondamental à jouer dans l’amélioration de la gouvernance et la consolidation de notre démocratie », a insisté Me Mouhamed Tchassona-Traoré, sénateur et président du Mouvement Citoyen pour la République (MCR).
Renforcement de la démocratie
L’instauration du Sénat amorce une nouvelle phase de sa gouvernance, marquée par un bicamérisme visant à renforcer l’efficacité législative et à garantir une meilleure représentativité des collectivités territoriales et des forces vives de la nation. « Le Sénat inaugure un bicaméralisme au niveau de notre pays qui va désormais permettre aux législateurs des deux chambres de pouvoir légiférer au service des Togolais. Cette session réunit d’abord le doyen d’âge, assisté des deux plus jeunes sénateurs élus. Dans le cadre de la décentralisation, nous avons les régions et les communes et il faut que toutes ces entités soient représentées à des petits endroits où elles pourraient débattre des questions qui leur sont propres et je pense que le Sénat a ces attributions que vous verrez dans la Constitution », a précisé Pacôme Adjourouvi, ministre chargé des Relations avec les Institutions de la République.