Le conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI) a annoncé, le 1er mars 2024, avoir approuvé un accord de 42 mois au titre de la facilité élargie de crédit (FEC) en faveur du Togo. Conclu avec les services du fonds suite à une mission en décembre dernier à Lomé, cet accord apportera au pays un financement de 390 millions de dollars environ, avec un décaissement immédiat de 68,3 millions de dollars environ.
Selon le FMI, le programme de réformes des autorités togolaises a pour objectif de préserver la stabilité macroéconomique et d’accélérer la réduction de la pauvreté en rendant la croissance plus inclusive tout en améliorant la viabilité de la dette, et par des réformes structurelles visant à soutenir la croissance et limiter les risques liés aux finances publiques et au secteur financier. Les principales politiques prévues sont le renforcement des dépenses et de la protection sociales, le rééquilibrage des finances publiques pour stimuler la croissance (notamment grâce à un fort accroissement des recettes budgétaires), la mise en œuvre de réformes structurelles visant à favoriser la croissance en améliorant l’environnement des affaires, et l’exécution d’une réforme du secteur bancaire passant notamment par la recapitalisation de la dernière banque publique existante.
« Après une série de chocs survenus ces dernières années (pandémie de COVID-19, attaques terroristes et flambées des cours mondiaux des denrées alimentaires et des combustibles), le Togo continue de rencontrer des difficultés, dont un accès restreint aux financements à la suite du resserrement de la politique monétaire des pays avancés, des problèmes d’insécurité persistants à la frontière nord, et une insécurité alimentaire durable et aggravée par le changement climatique. Pour faire face à ces difficultés, les autorités ont demandé à bénéficier d’un accord de 42 mois au titre de la facilité élargie de crédit. Le programme contribuera à accélérer la réduction de la pauvreté, à préserver la stabilité macroéconomique et à mobiliser davantage de financements extérieurs, ce qui profitera non seulement au Togo mais aussi à la région de l’UEMOA dans son ensemble », a déclaré M. Okamura, directeur général adjoint et président par intérim, à l’issue de la réunion du conseil d’administration.
En termes de recommandations, le FMI indique que « les autorités doivent poursuivre sur la voie d’un rééquilibrage des finances publiques porteur de croissance, afin de se ménager l’espace budgétaire nécessaire aux dépenses de développement dont le Togo a besoin, tout en renforçant la viabilité de sa dette ». Il salue également « la manière impressionnante » dont les autorités ont entamé le rééquilibrage des finances publiques 2023, et l’intention d’augmenter les recettes fiscales de 0,5 % du PIB par an.