ADDIS-ABEBA, Éthiopie – 20 juin 2025 – La composante subsaharienne du programme Partenariats Afrique-Europe pour la culture représente une initiative ambitieuse de coopération culturelle entre l’Afrique subsaharienne et l’Europe. Dotée d’un budget de 8 millions d’euros sur 42 mois, cette composante fait partie d’un programme plus large de 30 millions d’euros, financé par l’Union européenne et visant à renouveler les relations interculturelles au travers de la co-création et de la promotion d’un partenariat égalitaire.
La composante subsaharienne du programme vise à donner la priorité aux perspectives africaines et au dialogue équitable entre les deux continents. Cette initiative établit une véritable co-responsabilité entre les acteurs culturels africains et européens en matière de prise de décision, d’allocation des ressources et de direction créative.
Portée subsaharienne et axe stratégique
Opérant à travers l’Afrique subsaharienne et l’Europe, ce volet subsaharien soutiendra les artistes et les professionnels de la culture tout en élargissant leur portée par la distribution large de contenu culturel. Le programme aborde quatre domaines essentiels de la coopération culturelle :
1. Le soutien à la mobilité : faciliter les échanges artistiques et professionnels grâce à des programmes de mobilité intracontinentale et transcontinentale, en donnant la priorité aux collaborations Afrique-Europe et Afrique-Afrique afin de renforcer les réseaux régionaux tout en construisant des partenariats internationaux.
2. Espaces artistiques et culturels : soutenir les organisations culturelles afin de renforcer leur capacité en tant que plateformes de création, de coproduction, d’incubation et de discours critique, avec des programmes dédiés à la fois au développement institutionnel et aux échanges professionnels.
3. Spectacle vivant : développer des projets de coopération menés par des tandems euro-africains ; organiser des rencontres professionnelles réunissant des professionnels des deux continents ; soutenir la diffusion et les tournées de créations africaines ; et renforcer les compétences des professionnels de la culture intermédiaires basés en Afrique.
4. Arts visuels et mise en réseau : renforcer les liens entre les professionnels africains et européens des arts visuels par des initiatives de co-création, de développement du discours et de documentation qui améliorent l’accessibilité et la visibilité internationale.
Changement de paradigme dans la collaboration culturelle
Philina Wittke, directrice du programme au Goethe Institut, souligne certains éléments clés : « Nous établissons des partenariats dans lesquels les acteurs culturels africains conduisent leurs propres stratégies d’internationalisation tandis que les partenaires européens contribuent sur un pied d’égalité à un véritable dialogue d’apprentissage et de respect mutuels. »
La méthodologie innovante de l’initiative comprend, entre autres, les éléments suivants :
- Des cadres de partenariat égaux : les partenaires africains et européens partagent le pouvoir de décision dans toutes les activités du programme.
- Une mise en oeuvre multilingue : les opérations sont menées en anglais, en français, en portugais et dans les langues africaines locales, sans hiérarchie linguistique.
- Accent mis sur la co-création : tous les projets soutenus doivent faire preuve d’une véritable collaboration plutôt que d’un transfert culturel unidirectionnel.
- Exigences en matière d’égalité des sexes : l’objectif est de parvenir à une participation féminine de 50 % dans toutes les activités du programme.
Impact économique grâce à la souveraineté culturelle
La composante subsaharienne du programme a pour objectif de renforcer le rôle des industries culturelles et créatives (ICC) en tant que moteur majeur d’emploi, de création de richesse et d’innovation. La composante continentale cible spécifiquement :
- L’expansion de l’accès au marché : créer des voies d’accès aux marchés européens pour les artistes africains tout en renforçant les échanges culturels intra-africain.
- Le développement professionnel : renforcement complet des capacités en matière de gestion culturelle, de marketing numérique et de stratégies de tournées internationales.
- Réseaux durables : établir des relations professionnelles conçues pour fonctionner de manière indépendante au-delà de la durée du programme.
- Innovation en matière de coproduction : développer des modèles de collaboration qui préservent l’authenticité culturelle tout en assurant la viabilité du marché international.
Contexte du programme dans le cadre d’une initiative plus large
La composante subsaharienne fonctionne parallèlement à deux programmes régionaux complémentaires :
La composante Afrique australe : développement de récit autour du patrimoine en Afrique australe (Botswana, Eswatini, Lesotho, Namibie, Afrique du Sud, Zimbabwe) ainsi qu’entre l’Afrique australe et l’Europe.
La composante Afrique de l’Ouest : internationalisation des festivals et renforcement des capacités dans 15 pays d’Afrique de l’Ouest (Bénin, Burkina Faso, Cabo Verde, Côte d’Ivoire, Gambie, Ghana, Guinée, Guinée Bissau, Liberia, Mali, Niger, Nigeria, Sénégal, Sierra Leone, Togo) et entre l’Afrique de l’Ouest et l’Europe.
Cette approche coordonnée garantit une couverture continentale complète tout en préservant la spécificité régionale et en évitant les recoupements.
Partenariat de mise en œuvre
La composante continentale est mise en œuvre grâce à un partenariat stratégique entre le Goethe-Institut, Expertise France et l’Institut français, avec un financement de l’Union européenne dans le cadre de l’instrument NDICI-Global Europe. Cette configuration permet un déploiement rapide dans plusieurs pays tout en maintenant la réactivité aux priorités des partenariats locaux et aux contextes culturels.
