Le président Faure Gnassingbé s’est entretenu, fin mars, avec une délégation de la Fondation Brazzaville à Lomé au sujet de la lutte contre les faux médicaments. Ce, dans la droite ligne des engagements pris par Lomé en ce sens.
La délégation était constituée du président fondateur de la Fondation Brazzaville, Jean-Yves Ollivier, de l’administrateur François Tron, et du directeur général, Foulo Basse.Cette rencontre, à laquelle ont également assisté la Première ministre Victoire Tomegah Dogbé et le ministre de la Santé, Moustafa Mijiyawa, constitue l’une d‘une série de réunions tenues par cette organisation qui lutte contre les faux médicaments en Afrique. La délégation s’est également entretenue avec un comité interministériel.
Au cours de ces réunions, apprend-on, les représentants de la République togolaise ont réaffirmé le rôle essentiel de la Fondation Brazzaville dans l’appui technique à l’Initiative de Lomé contre les médicaments qui tuent, notamment dans le cadre de la mise en œuvre du plan national de lutte contre les produits médicaux de qualité inférieure et falsifiés (PMQI). Grâce à cette collaboration continue, renseigne la fondation, les deux parties sont en mesure de faire progresser leurs efforts communs et de protéger la santé des personnes contre les menaces que représentent les faux médicaments.
Lomé prend le lead
L’engagement des autorités togolaises dans le cadre de cette lutte ne date pas d’aujourd’hui. Déjà en janvier 2020, Lomé a abrité un sommet sur les faux médicaments dénommé « Initiative de Lomé ». Un sommet de chefs d’Etat et de gouvernement, co-organisé par le gouvernement togolais et la Fondation Brazzaville avec pour principal parrain le chef de l’Etat togolais, Faure Gnassingbé. Etaient également présents le Sénégalais Macky Sall, l’Ougandais Yoweri Museveni, et Dr Tedros Ghebreyesus de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
La rencontre a permis aux dirigeants de signer une Déclaration politique destinée à harmoniser les pratiques en Afrique pour lutter contre le fléau. « Pour trouver des solutions concrètes et idoines à cette urgence sanitaire causée par le trafic de faux médicaments, nous avons la volonté de lutter contre ce drame humanitaire qui se déroule sous nos yeux dans l’indifférence générale. Il est temps d’agir ! », avait fait savoir le président toogolais.
Un fléau aux conséquences « dramatiques »
« Ce jour est important car c’est la première fois que nous africains, nous emparons nous-mêmes problème des faux médicaments et de leur trafic ; un fléau dont notre continent est la première victime et dont les conséquences sont dramatiques pour nos populations », avait lancé Faure Gnassingbé.
Selon les statistiques, le trafic des produits médicaux falsifiés tue environ un million de personnes par an dans le monde, particulièrement en Afrique. En 2015, indiquent les chiffres, 122.000 enfants de moins de 5 ans sont tués en Afrique Sub-Saharienne. 42% des médicaments falsifiés Afrique saisis depuis 2013 ont été découverts en Afrique. L’OMS estime que les médicaments falsifiés représentent 20-30%de tous les produits médicaux.
« L’ampleur du trafic est telle que, selon l’Organisation Mondiale de la Santé, la proportion de faux médicaments représenterait sur notre continent 60% des produits médicaux en circulation », s’était inquiété le président togolais.