Pour dynamiser le financement des très petites, petites et moyennes entreprises togolaises (TPME), le gouvernement togolais veut compter sur son partenariat avec la Banque mondiale.
« Les TPME existantes au Togo éprouvent des difficultés pour accéder aux crédits et financer leurs activités. Face à cette situation, le gouvernement, sous l’impulsion du chef de l’État, s’est engagé résolument à promouvoir le secteur privé », a rappelé Sandra Ablamba-Johnson, Ministre, Secrétaire Générale à la présidence togolaise et gouverneure de la Banque mondiale pour le Togo, le 20 janvier 2024 à Lomé lors d’une table ronde de haut niveau organisée par la Banque mondiale, en partenariat avec le gouvernement togolais, pour réfléchir sur le financement des TPME.
Cette rencontre a permis de formuler des recommandations et des plans d’actions, dont la mise en œuvre aidera à améliorer les différents mécanismes de financement des MPME au Togo. Elle a aussi permis de débattre sur des thèmes relatifs aux défis du secteur financier et aux initiatives de l’inclusion financière, à la finance digitale au Togo, de même qu’aux réformes en cours et celles qu’il reste à prendre pour renforcer l’accès des TPME aux financements, entre autres.
« Malgré [nos] efforts, les très petites et moyennes entreprises demeurent confrontées à ce défi de financement connu de tous les acteurs », c’est pourquoi « il urge de trouver une solution à la contrainte de financement des entreprises nationales. », exhorta-t-elle, tout en soulignant la nécessité de trouver des solutions innovantes au problème de financement de ces acteurs, qui représentent quelque 90 % du tissu économique du pays.
« Large potentiel »
C’est à juste titre d’ailleurs que le gouvernement s’est engagé à promouvoir le secteur privé. A cet effet, l’Etat a mis en œuvre une batterie de réformes institutionnelles, juridiques et techniques, pour améliorer le climat des affaires et attirer les investissements, aussi bien nationaux qu’étrangers.
Selon Fily Cissoko, Représentant Résident de la Banque mondiale au Togo, « le secteur bancaire et financier au Togo est l’un des plus dynamiques et compétitifs en Afrique de l’Ouest ». D’ailleurs, les crédits bancaires représentaient 30 % du PIB en 2022, tandis que les dépôts constituaient presque 60 %, indiquant, selon la Banque, « un large potentiel pour le renforcement du crédit bancaire ».
« Dans le cadre de nos opérations en cours, un accent particulier est porté sur l’appui au développement du secteur privé, pour favoriser la création d’emplois décents, notamment pour les jeunes vulnérables. De 2017 à 2022, notre appui au projet de création pour les jeunes vulnérables (que nous avons financés pour un montant total de 15 millions de dollars, soit 9 milliards de francs CFA), a permis la création ou le développement de 11.415 micro-entreprises. Actuellement, nous sommes en train de préparer d’autres opérations (agriculture, transport et logistique) qui vont inclure des composantes sur l’accès aux financements des micro, petites et moyennes entreprises dans des secteurs clés pour le développement économique et social du Togo. Les recommandations de cette table ronde permettront de nous guider dans la finalisation des projets en préparation et dans la définition de plans d’actions concrets qui pourront guider les futurs appuis de la Banque Mondiale en faveur des secteurs privé et financier au Togo », a indiqué M. Sissoko.
La SFI à la manette
Pour rappel, la Société Financière Internationale (IFC), branche de la Banque mondiale dédiée au secteur privé, a annoncé en septembre 2023, un investissement stratégique à hauteur de 15 millions d’euros dans le fonds Joliba Fund I, géré par la société de capital-investissement Joliba Capital, basée à Abidjan. Cette facilité est destinée à stimuler la croissance des petites et moyennes entreprises (PME) dans plusieurs pays, notamment au Togo.
Dans le détail, cette contribution de l’IFC inclut une prise de participation de 7,5 millions d’euros de son programme d’aide aux PME, SME Ventures, auxquels s’ajoutent 7,5 millions d’euros provenant du Mécanisme de financement mixte du Guichet de promotion du secteur privé de l’Association internationale de développement (IDA), destiné à réduire les risques associés aux investissements dans les pays à faible revenu.