Le projet « Savanes Motaog », signifiant Jeunes et Femmes pour la cohésion sociale dans les savanes, figure parmi les nombreuses initiatives actuellement en cours d’exécution dans la région des Savanes, au nord du Togo. Depuis 2021, cette région est attaquée par des terroristes venus du Burkina Faso, lesquels recrutent des jeunes en difficulté financière pour renforcer leurs rangs. L’un des objectifs du projet est donc de fournir les outils nécessaires aux jeunes pour créer leur propre emploi.
Une Initiative de Quatre Ans en Faveur de la Cohésion Sociale
Lancé en 2020 pour une durée de quatre ans, le projet concerne les sept préfectures de la région des Savanes, qui compte 16 communes et 69 cantons. Selon Action Éducation, l’organisation qui soutient la mise en œuvre avec Plan International, l’objectif global du projet est de renforcer la cohésion sociale dans la région des Savanes. Les bénéficiaires du projet comprennent 6 200 jeunes sans qualification professionnelle, âgés de 15 à 35 ans, 9 000 femmes de plus de 35 ans ayant des revenus limités, ainsi que diverses organisations de la société civile et 15 médias. Le projet est prévu pour toucher directement et indirectement 512 000 personnes, soit 61% de la population des Savanes.
Implication des Jeunes et des Femmes
Au cœur du projet, nous trouvons des jeunes et des femmes. En 2022, le bilan à mi-parcours du projet a révélé des résultats encourageants, selon les initiateurs. En effet, 250 groupes d’épargne (GE) ont été créés, comprenant 5 394 membres dont 4 747 femmes. « 250 GE ont été créés à la date du 5 juillet 2022 avec 5 394 membres, dont 4 747 femmes. De plus, 18 GE, représentant environ 200 personnes dont 176 femmes, ont été formés en Activités génératrices de revenus (AGR), sans ignorer une étude sur les métiers porteurs et innovants de la région des Savanes », a souligné Toulassi Kossi, en charge du suivi-évaluation du projet « Savanes Motaog », en juillet 2022 lors de la présentation des réalisations du projet après deux ans de mise en œuvre. Selon lui, les capacités entrepreneuriales, l’employabilité et les compétences de vie des jeunes filles/femmes et garçons/hommes vulnérables ont été renforcées grâce au projet.
Des Témoignages Positifs et des Formations pour les Autorités Locales
Les bénéficiaires voient ce projet comme un grand espoir pour les jeunes et les femmes de cette région, qui est la moins développée du pays. Les diverses formations destinées aux autorités locales, initiées dans le cadre du projet, leur ont demandé d’impliquer davantage les jeunes dans leurs divers projets locaux. « Ce projet nous a permis de toucher du doigt le lien qui existe entre la gouvernance locale, la sécurité en général, et l’extrémisme violent en particulier. Nous saurons désormais mieux nous y prendre dans notre façon de gouverner, en impliquant davantage les jeunes et les femmes, surtout dans la prise de décisions les concernant », a confié Gnandja Kpongou, conseiller municipal de Kpendal.
Des Activités Multiples pour Soutenir le Projet
Dans le cadre du projet, un total de 35 grandes activités sont programmées, dont certaines sont déjà réalisées et d’autres en cours. Celles-ci comprennent, entre autres, une étude de base, un diagnostic institutionnel, l’identification participative des bénéficiaires, la mise en place des groupes d’épargne, les renforcements des capacités et l’accompagnement des acteurs et bénéficiaires, principalement des jeunes et des femmes.
« Les acquis de ce projet incluent également la formation de 15 médias, dont 13 locaux, sur les techniques de prévention et de gestion des conflits et le genre ; les méthodes participatives de développement du contenu médiatique et les stratégies appropriées de promotion de la cohésion sociale et de la paix ; la facilitation d’échanges entre les OSC locales, les autorités locales et les 15 médias, ainsi que sur les messages à véhiculer en lien avec les besoins et défis des communautés », a expliqué Toulassi Kossi, en charge du suivi évaluation du projet « Savanes Motaog », en juillet 2022, lors de la présentation des acquis du projet après deux ans de mise en œuvre.
Plus globalement, le gouvernement togolais a lancé, il y a quelques mois, un programme d’urgence pour la région des Savanes avec la réalisation de plusieurs projets à l’horizon 2025, dans les secteurs de l’eau, de l’énergie, de la santé, de l’infrastructure, de l’éducation et de l’agriculture.