Le 06 mars, l’Assemblée nationale a donné un large aval au gouvernement pour la prorogation de l’état d’urgence sécuritaire dans la région des savanes au nord du pays. Cette région frontalière avec le Burkina Faso est depuis 2021 victime d’attaques de groupes terroristes. A travers la prorogation de l’état d’urgence sanitaire, le gouvernement togolais se donne des moyens pour venir à bout de ces terroristes qui menacent l’intégrité territoriale du pays.
C’est donc en ayant en ligne de mire, la préservation de l’intégrité territoriale du Togo avec en prime le retour de la quiétude pour les populations confrontées aux conséquences néfastes de l’insécurité. Mais les partis d’opposition à l’Assemblée ne l’entendent de cette oreille et ont porté certaines sur cette mesure qui doit, a priori, faire l’unanimité. Comme toujours, l’opposition qui rame à contre-courant porte encore des réserves sur la nécessité de cette mesure sans laquelle, il sera difficile pour le gouvernement d’avoir coudées franches pour mener cette lutte.
Il s’agit notamment de l’Alliance des Démocrates pour le Développement Intégral (ADDI). Le parti, dirigé par le professeur Aimé Gogué, exige des garanties pour la préservation des libertés fondamentales et une plus grande transparence dans la gestion de la crise sécuritaire. Selon lui, il est nécessaire d’adopter une gestion plus rigoureuse des projets d’infrastructure défensive.
L’opposant réclame également un bilan détaillé de l’impact de l’état d’urgence avant la fin de la première session ordinaire de 2025, ainsi qu’une meilleure coordination des actions sécuritaires. Enfin, il appelle à une approche plus inclusive et réconciliatrice face à l’extrémisme violent, afin de garantir une stabilité durable dans la région.
« Pour montrer notre sens de responsabilité et notre volonté d’être constructifs, nous avons proposé de donner six mois et de travailler ensuite à renforcer les mécanismes de contrôle. Cela aurait permis, au bout de cette période, d’évaluer la situation et de décider en toute transparence d’un éventuel renouvellement. Mais nous n’avons pas été entendus », a fait savoir pour sa part, Brigitte Adjamagbo-Johnson, députée de la Dynamique pour la Majorité du Peuple (DMP).
De nouvelles mesures attendues dans les Savanes
L’état d’urgence sécuritaire décrété par le Président de la République dans la région des Savanes a été prorogé après autorisation de l’Assemblée nationale, respectivement les 09 septembre 2022, 11 avril 2023 et 12 mars 2024. « Ces prorogations ont permis notamment de renforcer les capacités opérationnelles des forces de défense et de sécurité, de mieux protéger les paisibles citoyens et de sauvegarder les biens », explique-t-on du côté des députés. « Face à ces défis majeurs, notre devoir est d’offrir à nos forces de défense et de sécurité tous les moyens légaux nécessaires pour assurer efficacement la protection de nos concitoyens et préserver l’intégrité de notre territoire national », a insisté Kodjo Adédzé, le président de l’Assemblée nationale.
« Je voudrais saisir cette occasion pour exprimer, avec un profond respect, toute notre admiration à Son Excellence, Monsieur Faure Essozimna Gnassingbé, Président de la République, dont le leadership charismatique et visionnaire nous guide dans cette période de notre histoire. Sa détermination inébranlable et motivante à protéger chaque parcelle de notre territoire et chacun de ceux qui y l’habitent, force le respect et mérite notre reconnaissance », a salué le président de l’Assemblée nationale.
La nouvelle prorogation « permettra au Gouvernement de prendre les mesures indispensables visant à mettre hors d’état de nuire ces groupes terroristes qui mènent aujourd’hui une guerre asymétrique et de protéger les populations concernées ainsi que leurs biens », a souligné Hodabalo Awaté, ministre de l’administration territoriale, de la décentralisation et du développement des territoires.
« Le gouvernement se réjouit donc de l’adoption de cette loi et saisit cette occasion pour vous exprimer toute sa reconnaissance et vous rassure que toutes les dispositions seront prises afin d’assurer l’intégrité du territoire national, la protection des populations togolaises et assurer la paix et la sécurité nécessaires à tout projet de développement. Je voudrais également vous rassurer de la prise en compte de toutes les recommandations que vous venez de présenter afin d’améliorer significativement la gestion de cette période », a-t-il ajouté.