Lomé, la capitale togolaise, accueille depuis ce jeudi 04 mai 2023, un atelier régional pour la prévention de l’extrémisme violent (PEV) dans l’Espace Entente. Troisième du genre organisé par le Conseil de l’Entente et le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) de Suisse, la rencontre permettra de façon globale, à faire le point sur la dynamique d’appropriation de l’approche et des outils de prévention, en examinant les pratiques, et dégager des voies de renforcement de l’approche de PEV dans l’Espace Entente.
De manière spécifique, il s’agira au cours de cette session, d’échanger sur les réponses de fond face à la menace extrémiste, faire un état des lieux des politiques publiques en matière de PEV, échanger sur la complémentarité des rôles des différents acteurs de la PEV en fonction de leurs responsabilités et apports respectifs, évaluer les enjeux de la prévention de la violence et les réponses à apporter au niveau local et aussi, échanger sur le dialogue comme outil de prévention de la violence et de gouvernance contribuant à la paix.
Prenant part à cette rencontre de haut niveau, une soixantaine de participants venant pour l’essentiel des cinq pays du Conseil de l’Entente notamment le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, le Niger et le Togo – ainsi que des délégations venant du Ghana, du Mali, du Tchad et certains pays de l’Europe. Il s’agit particulièrement des experts en sécurité de l’Organisation, des représentants des structures nationales chargées de la défense, de la sécurité, de la décentralisation et de la gestion des frontières, des élus nationaux et locaux, mais aussi des acteurs de la société civile. Et parmi ces derniers, figure Confort Kabissa-Lamboni, Coordinatrice du Réseau des femmes pour le Développement, REFED et seule représentante de la société civile togolaise.
Confort Kabissa-Lamboni
« Cet atelier est venu à point nommé pour davantage renforcer nos capacités en matière du rôle que nous pouvons jouer en tant que société civile, surtout entant qu’organisation de femmes dans la lutte contre l’extrémisme violent au Togo, notamment dans la région des savanes où des groupes terroristes tentent régulièrement des incursions depuis quelques mois. Le REFED a déjà entrepris beaucoup d’initiatives de sensibilisations des populations sur le fléau et l’engagement des femmes à lutter contre toutes les violences et à œuvrer à la culture de la paix, la cohésion sociale et le vivre-ensemble dans les communautés. Nous pensons que la présente rencontre nous aidera à mieux organiser nos activités ou projets du mal, ce qui permettra à nos populations au plan Conseil de l’Entente de
retrouver un climat de sécurité durable. », a-t-elle déclaré au premier jour de la rencontre.
Aux côtés d’autres OSC, le REFED au-delà des séances de sensibilisation sur la PEV, a aidé à la mise en œuvre du volet Autonomisation économique et amélioration de l’employabilité des jeunes et des femmes du « Programme d’Appui à la prévention des conflits et de l’extrémisme violent dans les zones frontalières du Benin, du Burkina et du Togo », un programme du PNUD et de l’OIM financé parle fonds UN Peace Building. Il a pour finalité selon les informations données par nos confrères du site sociétecivilemedias.com, de contribuer à l’amélioration de la résilience des populations des zones transfrontalières concernées, face aux conflits communautaires et à l’extrémisme violent grâce à cette approche transfrontalière.
Aussi la contribution du REFED dans la mise en œuvre du Programme Régional d’Appui aux Pays Côtiers (PRAPC), financé par le gouvernement américain par le biais de l’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID) avec l’exécution des activités engageant les femmes dans la prévention de l’extrémisme violent, les violences basées sur le Genre (VBG), la promotion du leadership, de la cohésion sociale, le vivre-ensemble, la communication, le dialogue, la prise de parole en public, les stratégies de plaidoyer, la promotion des AGR et l’entrepreneuriat dans 18 cantons frontaliers au Burkina Faso et au Bénin des Préfectures de Cinkassé, Tône, Kpendjal et Kpendjal-Ouest.
Saluant l’initiative du Conseil de l’Entente, le ministre togolais de la sécurité et de la protection civile, le Gal Yark Damehame a précisé que « cet atelier permettra de faire un état des lieux des politiques publiques en matière de prévention de l’extrémisme violent, à échanger sur la complémentarité des rôles des différents acteurs de la prévention de l’extrémisme violent en fonction de leur apport et responsabilités respectives, à évaluer les enjeux de la prévention de la violence et les réponses à y apporter au niveau local et enfin, à échanger sur le dialogue comme outil de prévention de la violence et de gouvernance contribuant à la paix ».
Et pour Idi Ali, Secrétaire Exécutif Adjoint du Conseil de l’Entente, « la sécurisation des territoires nationaux dans la durabilité rend nécessaire la poursuite au niveau national et à l’échelle régionale, les échanges et le partage des expériences entre divers acteurs de l’Espace Entente afin d’identifier des bonnes pratiques pour renforcer la mise en œuvre concrète de la prévention de l’extrémisme violent ».
Les politiques publiques en matière de PEV et leur mise en œuvre dans l’Espace Entente, Expériences par pays et approches communes, la participation de tous à la prévention de la violence, la PEV comme un instrument privilégié pour la gouvernance des territoires et le dialogue comme outil premier de la prévention : dans quels espaces peut-il se réaliser ? sont les principales thématiques qui feront l’objet de présentations et de débats lors des différentes sessions prévues tout au long de cet atelier qui prendra fin ce samedi 6 mai 2023.