En conclave dans la capitale togolaise, les experts en économie des 15 pays de la Communauté Economique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) se penchent depuis ce jeudi 04 mai, sur l’examen du projet de rapport de l’étude sur « Le secteur informel en Afrique de l’Ouest : Relever le défi de la formalisation pour une meilleure contribution au développement durable et à son financement ».
Le but de cette rencontre, prévue pour deux jours, est de trouver des solutions visant à formaliser les activités du secteur informel qui représentent en moyenne 36 % du PIB des pays africains (hors Afrique nord) sur la période 2010-2018.
Au cours des travaux, les experts en économie consacreront leurs énergies à une « étude sur les enjeux et les opportunités majeurs de la formalisation et la modernisation des économies de l’Afrique de l’Ouest, en vue de mobiliser, de manière conséquente, les ressources internes pour répondre adéquatement au financement du développement durable ». Ils proposeront après analyse, des réformes des politiques innovantes contextualisées dans le sens de la formalisation du secteur informel.
Organisée conjointement avec le Programme des Nations unies pour le développement au Togo (PNUD Togo), cette rencontre intervient suite à une recommandation du bureau de la Commission économique pour l’Afrique des Nations unies (CEA) lors de la 24e réunion du Comité Intergouvernemental des États (CIE) de l’Afrique de l’Ouest.
Selon Dr Amadou Diouf, chef section des initiatives à la CEA Afrique de l’Ouest, il y a « un problème d’identification des réglementations de ces secteurs. » Il poursuit en affirmant que leur rôle est d’amener aux acteurs dont les activités sont dans le secteur informel à se formaliser pour « être plus productif, pour leur permettre également d’être mieux protégé pour qu’ils puissent exercer et pouvoir bénéficier des fruits de leurs activités et tout cela va contribuer au développement durable de nos pays en les encourageant à avoir des structures, même des ministères dédiés à l’organisation ».
Au Togo, l’engagement des autorités pour la formalisation des activités du secteur informel n’est plus à démontrer. Elle s’est manifestée par la création d’une délégation à l’organisation du secteur informel dès 2006 qui a été transformé à partir de 2017 en secrétariat d’État puis en ministère auprès du président de la République.
« Le Togo est l’un des rares pays de la sous-région à avoir pris à bras le corps la problématique et dédiée tout un département ministériel à la problématique » a affirmé Mazamesso Assih, ministre togolais de l’Inclusion financière et de l’organisation du secteur informel du Togo.
« Pour notre pays, le secteur informel représente 80% de l’activité économique, mais il est souvent caractérisé et c’est le cas de plusieurs autres pays pas une absence de réglementation et de sectorielle de certaines activités et l’absence également de protection sociale pour les travailleurs qui sont généralement issus du secteur informel pour remédier à cette situation le gouvernement togolais a mis en place toute une série de mesures notamment une réforme inscrite sur la feuille de route 2020-2025 qui vise à améliorer les mécanismes d’accompagnement au TPME » a-t-elle ajouté.
Créée en 1958 par le Conseil économique et social (ECOSOC) des Nations Unies, la CEA est l’une des cinq commissions régionales et a pour mandat d’appuyer le développement économique et social de ses États membres, d’encourager l’intégration régionale et de promouvoir la coopération internationale pour le développement de l’Afrique. Composée de 54 États membres, la CEA joue un double rôle en tant qu’organisme régional de l’Organisation des Nations Unies (ONU) et en tant que partie intégrante du paysage institutionnel régional en Afrique.