Pour lutter contre la pauvreté, le gouvernement togolais a fait de l’inclusion financière une priorité depuis quelques années. A cet effet, plusieurs mécanismes ont été mis en place. Lesquels portent leur fruit aujourd’hui, mettant le pays à la première place en la matière dans l’Union économique et monétaire ouest-africaie (UEMOA), composée de huit (8) Etats.
L’inclusion financière est, en effet, un moyen de parvenir à l’amélioration du bien-être des ménages et a un impact sur les activités qui contribuent à la production et à la croissance économique. Elle favorise l’accès à des produits et services financiers abordables et responsables pour les populations exclues du système financier global. L’inclusion financière permet ainsi aux populations pauvres de financer leurs activités, d’épargner, de subvenir aux besoins de leur famille et de se protéger contre les risques de la vie courante.
« Dans l’élaboration de nos diverses stratégies de lutte contre la pauvreté et de réduction des vulnérabilités sociales, l’inclusion financière y figure en bonne place parce qu’elle s’est avérée comme un mécanisme sécurisé, efficace et concret. En face d’un système bancaire prudent et parfois moins adapté aux besoins de leur environnement, nos concitoyens sont marginalisés et exclus des options valables de financement de leur initiative tels l’éducation des enfants, la souscription à une offre assurantielle pour parer aux imprévus de la vie », a déclaré Mazamesso Assih, ministre chargée de l’Inclusion financière lors de la Semaine africaine de la microfinance qui s’est déroulée à Lomé en octobre dernier.
Une stratégie payante
Le Togo s’est doté depuis 2014 du Fonds national de la finance inclusive (FNFI). Mais afin de véritablement concrétiser ses ambitions en matière d’inclusion financière, l’Exécutif togolais a élaboré en 2019 la Stratégie Nationale d’Inclusion Financière (SNIF). L’objectif principal de la SNIF est notamment d’assurer une augmentation de l’accès et de l’utilisation d’une gamme diversifiée de produits et services financiers formels, abordables et adaptés, et afin de permettre une hausse du taux d’inclusion de 45% à 75% de la population togolaise adulte, soit 1 000 000 de personnes supplémentaires qui devront avoir accès aux services financiers. Les objectifs spécifiques sont entre autres: étendre et diversifier les services financiers durables, notamment aux populations exclues ; améliorer la qualité et accroitre l’utilisation des servies de paiements (en particulier, la monnaie électronique) ; et renforcer les politiques relatives aux services financiers, les institutions et les infrastructures pertinentes pour l’inclusion financière.
Avec un département ministériel dédié, le pays s’est donné les moyens nécessaires pour réussir sa stratégie. « En créant en 2020, un ministère dédié à cet effet, l’ambition du Togo est de faire de l’inclusion financière un axe majeur dans le renforcement de la cohésion sociale et l’atteinte des objectifs assignés à la feuille de route gouvernementale 2020-2025 », a souligné la ministre de tutelle.
Togo, premier de l’espace UEMOA
Aujourd’hui, le Togo est incontestablement un exemple en matière d’inclusion financière. En janvier dernier selon les chiffres présentés par le gouvernement togolais, le taux d’inclusion financière est passé de 72,5% en 2016 à 81,5% en 2020, soit la deuxième meilleure performance dans l’UEMOA. Sur la même période, le taux de bancarisation élargi est passé de 70,8% à 80,04% faisant de notre pays, celui de la sous-région avec la plus forte croissance dans le domaine. En outre, le taux global de pénétration géographique des services financiers du Togo est passé de 81 points en 2016 à 422 points en 2020.
« La progression du taux d’inclusion financière du Togo est constante dans l’espace UEMOA puisque le Togo enregistre depuis 2021, le plus fort taux d’inclusion financière qui se situe aujourd’hui à peu près à 85% », a indiqué la ministre Mazamaesso Assih lors de la semaine africaine de la microfinance.
« Ces performances enregistrées ont été stimulées par les mesures incitatives prises pour protéger le pouvoir d’achat des populations et inciter le déploiement des institutions de microfinance en leur apportant un soutien spécifique », a expliqué l’exécutif.
Mais le pays ne veut pas s’arrêter en si bon chemin. Et compte poursuivre sur sa lancée. « Notre stratégie d’inclusion financière en plus d’avoir démontré sa capacité de résilience, montre qu’il est plus qu’urgent de continuer par investir dans le soutien, l’accompagnement des populations les plus vulnérables », a souligné la ministre Mazamesso Assih.