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L’ANCE-Togo s’engage dans le renforcement de l’intégrité climatique en Afrique de l’Ouest

Les efforts de protection de l’environnement au niveau international, régional et national, et en particulier de lutte contre les changements climatiques, sont sapés par le développement de la criminalité environnementale organisée, notamment la criminalité liée aux espèces sauvages.

Les organisations engagées dans la lutte contre les changements climatiques affirment que le trafic illicite d’espèces sauvages est le quatrième plus grand commerce illégal mondial après le commerce des stupéfiants, des êtres humains et des produits de contrefaçon, et est estimé entre 7 et 23 millions de dollars par an. Selon Interpol, la valeur mondiale du commerce général des produits de la criminalité environnementale est estimée entre 70 et 213 milliards de dollars par an et ce trafic est associé au blanchiment d’argent, aux guerres, à l’insécurité, au terrorisme et à d’autres formes de criminalité. Chaque année en Afrique, entre 20 000 et 25 000 éléphants sont tués, sur une population totale de 420 000 à 650 000. On estime que la population d’éléphants a diminué de près de 62 % entre 2002 et 2011. L’ivoire africain issu du braconnage représente une valeur marchande estimée entre 165 et 188 millions de dollars américains (ivoire brut) pour le consommateur final en Asie et sur les 50 plus grosses saisies d’ivoire de plus de 200 kg, 21% provenaient d’Afrique de l’Ouest ou d’Afrique centrale, le Nigéria et le Togo étant les principaux exportateurs selon le rapport World WISE.

Pourtant, de différentes études scientifiques démontrent que la restauration des populations de grands mammifères (éléphants, lions, hippopotames, rhinocéros blancs, etc.) dans la nature, permet de revitaliser la flore et la faune et d’atténuer les changements climatiques, en favorisant le bon fonctionnement du cycle de carbone et sa rétention dans les sols. Ainsi, il est clair que la perte de ces mammifères réduit fortement la dispersion des graines sur de longues distances, le recrutement des arbres et des aires de répartition géographique de nombreuses espèces d’arbres, pour au fil des années, accentuer les effets des changements climatiques.

Bien que la plupart des pays de la CEDEAO aient ratifié les instruments internationaux, régionaux et communautaires de lutte contre les changements climatiques, de corruption et du commerce international de ces espèces, et mis en place des stratégies et plans de lutte ; les efforts de lutte contre les changements climatiques et les crimes environnementaux restent très mitigés, fragmentés et opaques, en raison de la persistance de la corruption, de la faiblesse de la gouvernance environnementale et de la mauvaise application des textes.

Par conséquent, l’Alliance Nationale des Consommateurs de l’Environnement (ANCE-TOGO), assurant la Coordination du Hub Régional Afrique de l’Ouest de Transparency International, avec le soutien financier de la Waverley Street Foundation (WSF) et de Transparency International, entend accompagner les efforts des gouvernements dans la lutte contre la corruption dans le secteur de la faune sauvage en Afrique de l’Ouest. Ceci, dans le cadre de la mise en œuvre du Programme d’Intégrité de la Gouvernance Climatique (PIGC), piloté par Transparency International, et mis en œuvre dans plus de 25 pays, dont le Togo pour renforcer la transparence, l’inclusivité et la responsabilité des cadres de gouvernance climatique afin que les efforts en faveur du climat soient préservés de la corruption. Le PIGC s’articule autour de trois résultats, notamment, (1) l’intégrité des politiques climatiques afin que le processus d’élaboration de celles-ci soient plus transparents, plus responsables et plus inclusifs ;  (2) le renforcement de l’action climatique afin d’améliorer la responsabilité, l’intégrité et le contrôle des actions liées au climat à l’échelle mondiale et locale et  (3) la justice climatique, afin d’améliorer les résultats de la justice pour les victimes de crimes environnementaux et de corruption, en prenant en compte les groupes sous-représentés, notamment les femmes, les populations rurales, les ménages pauvres et les jeunes, touchés de manière disproportionnée par la corruption et l’injustice climatique.

L’ANCE-TOGO, dans une approche de plaidoyer, recommande donc à la Commission de la CEDEAO d’amender la Stratégie Régionale sur le Climat (RCS) et le Plan d’action (2022-2030) pour y intégrer explicitement la nécessité de protéger les grands mammifères et de renforcer sa mise en œuvre, ainsi que la lutte contre la corruption dans le secteur de la faune. A l’endroit des pays membres de la CEDEAO, dont le Togo, elle recommande entre autres, l’intégration explicite de la nécessité de protéger les grands mammifères dans les Contributions Déterminées au niveau National ; le renforcement de la lutte contre la corruption dans le secteur de la faune  ; le renforcement des capacités des agences chargées de l’application de la loi et de surveillance sur les meilleures pratiques en matière de gouvernance climatique et les instruments juridiques internationaux, ainsi que l’amélioration de la coopération nationale et internationale entre les agences de contrôle et de surveillance des espèces sauvages ou encore la sensibilisation des acteurs et des citoyens sur l’impact du trafic d’espèces sauvages sur l’économie, la santé et les changements climatiques.

En outre, l’ANCE-TOGO entend réaliser plusieurs activités dans le cadre de la mise en œuvre du PIGC, notamment :

  • Renforcer les capacités de tous les acteurs impliqués notamment les agences gouvernementales, les organisations non gouvernementales togolaises, les défenseurs de l’environnement, les communautés rurales et les journalistes sur les instruments juridiques internationaux, régionaux et nationaux relatifs à la lutte contre les changements climatiques et la lutte contre la corruption,
  • Former et équiper des journalistes en matière de bonnes pratiques d’investigations sur le trafic des espèces de faune, de blanchiment des capitaux et sur les crimes organisés,
  • Inclure la notion du genre dans la lutte contre le changement climatique,
  • Soutenir les communautés locales qui sont les plus affectés par la criminalité environnementale.

Nous y reviendrons. 

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