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Bancarisation : le Togo en constante progression

De 70,8% en 2016, le taux de bancarisation élargie, qui mesure le pourcentage de la population adulte détenant un compte dans les banques, les services postaux, les caisses nationales d’épargne, est passé à 84,9% en 2022 selon les données publiées en septembre dernier par la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’ouest. Faisant du Togo le pays de la sous- région avec la plus forte croissance dans le domaine.

Ces performances ont été stimulées par les mesures incitatives prises pour protéger le pouvoir d’achat des populations et inciter le déploiement des banques, institutions financières et institutions de microfinance en leur apportant un soutien spécifique. En termes de banques, le pays dénombre 14 établissements qui exercent sur le marché national, ce sur toute l’étendue du territoire. Il abrite aussi le siège de géants comme Ecobank et Orabank, deux groupes panafricains bien implantés sur le continent.

Cette croissance illustre aussi les performances enregistrées au niveau des systèmes financiers décentralisés (SFD), dont le taux d’utilisation des services de microfinance est ressorti à 21,7% en 2018 contre 19,4% en 2017.

Les chiffres indiquent, en effet, que seul le Bénin mieux en 2022 avec 85,7% de taux de bancarisation élargie. A titre de comparaison, des pays comme la Côte d’Ivoire, qui représente 40% du PIB de l’Uemoa, a un taux de bancarisation élargie de 43,2%, et 59,7% pour le Sénégal.

En ce qui concerne le taux de bancarisation strict, il est passé de 27% de la population en 2020 à 29,8% en 2022. Il détermine le nombre de personnes physiques titulaires de comptes de dépôt ou de crédit dans les banques, les services postaux, les caisses d’épargne et le Trésor sur la population adulte dans un pays.

Lomé revendique, là, la 2e plus forte progression enregistrée dans l’Uemoa sur la période considérée après le Bénin voisin dont l’indicateur se situe à 35,7% en 2022. C’est d’ailleurs le seul pays qui fait aussi mieux que le Togo au classement des 8 pays de la région. Le Togo avait aussi devancé le Bénin aux classements 2017, 2018 et 2019.

« Ces bonds qualitatifs reconnus par la Banque centrale des États de l’Afrique de l’ouest (BCEAO) sont le couronnement des efforts consentis par notre pays sur cette problématique depuis 2014 sous le leadership du chef de l’Etat », a déclaré la ministre togolaise chargée de l’Inclusion financière et de l’Organisation du secteur informel, Mazamesso, dans un entretien avec ‘Financial Afrik’.

Impacts

Les chiffres du Conseil national du crédit indiquent, qu’en glissement annuel à fin septembre 2023, le nombre d’agences bancaires a augmenté de 5 unités, passant ainsi à 250. Les nombres de Distributeurs Automatiques de Billets et de Guichets Automatiques de Banque ont aussi progressé respectivement de 7 unités à 332 et de 5 unités à 40. Concernant les institutions de microfinance, le nombre de points de services a augmenté de 28 unités. Il s’établit ainsi à 611 à fin septembre 2023.

Dans ce contexte marqué par l’élargissement du réseau des institutions financières, les concours bancaires à l’économie ont connu une progression vigoureuse. Les données disponibles indiquent que les créances intérieures, c’est-à-dire les concours accordés à l’Etat et au secteur privé, ont crû de 12% en un an, pour atteindre 1.872 milliards à fin septembre 2023.S’agissant particulièrement des financements au profit du secteur privé, ils ont représenté 93% des créances intérieures. De ce fait, le taux de financement du secteur privé est ressorti à 31% à fin septembre 2023, contre 30% un an auparavant.

Défis

Toutefois, des défis restent à relever pour le Togo en la matière. En effet, le pays doit faire face à certaines contraintes qui constituent des obstacles pour atteindre un taux élevé de bancarisation. Parmi eux, le faible revenu des populations, l’analphabétisme, la méconnaissance du système bancaire, l’éloignement des structures, les longues procédures, les coûts élevés de service et souvent aussi le manque d’information.

Par ailleurs, en dehors de certaines microfinances qui font des prêts à leurs clients en se basant sur la confiance, sans une garantie financière, la plupart des banques exigent des garanties ou titres fonciers. Pour d’autres par contre, les frais de tenus de compte sont trop élevés.

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